La résilience est un terme utilisé pour parler des matériaux et de leurs résistance aux chocs. Nous avons ici décidé d’appliquer ce terme aux femmes africaines et à leurs capacité de lutter contre les chocs et de se relever après ceux-ci. En effet, les femmes africaines sont trop souvent dépeintes comme des marionnettes du destin, comme les premières des victimes impuissantes de la fatalité et des crises à répétition qui secouent le continent . Nous voulions ici sortir de cette image misérabiliste, très vendeuse, afin de montrer à travers des exemples concrets que la femme africaine, d’hier et d’aujourd’hui, ne s’est jamais laissée enfermer dans une situation de victime perpétuelle, a toujours lutté pour sa survie et ses droits et s’est toujours remise des chocs à répétition dont elle a pu faire l’expérience.


Pokou artiste Titouan Lamazou

Titouan Lamazou




Derrière les femmes se trouve aussi un homme, Titouan Lamazou, personnalité aux multiples facettes, tantôt artiste, tantôt navigateur ou écrivain mais surtout voyageur dans l’âme qui a consacré une partie de sa vie à la promotion de l’autonomie des femmes et l’égalité entre les sexes dans son projet, Zoé-Zoé, Femmes du monde qui débute en 2001 et qui lui a valu un Prix Nobel de la paix par l’Unesco en 2003 en reconnaissance « de son engagement personnel et en sa qualité de peintre, d’écrivain et de photographe en faveur de la promotion des femmes et de l’affirmation de leurs droits ».


Connu pour ses exploits de navigateur et ses portraits de femmes du monde en aquarelle dans le cadre du projet précédemment cité ; ce dernier lui a donné l’opportunité de rencontrer des femmes ivoiriennes dans leur quotidien de victimes ; d’activistes, de réfugiées, de travailleuses pendant les périodes de conflits et de déplacements dans l’Est du Congo lors de la guerre dite la deuxième guerre du Congo (1998-2003).


Cette guerre impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l'histoire de l'Afrique contemporaine. Le viol des femmes a été utilisé comme moyen de terreur et de domination au cours du conflit. En octobre 2004, AmnestyInternational dénombra 40 000 cas de viol au cours des six années précédentes et des millions d'autres ont été déplacées de leurs terres ou ont trouvé asile dans les pays voisins. Parmis ces déplacées on pouvait dénombrer une proportion élevée de femmes.


Face à cette situation, il décide de prolonger cette expérience en 2005, six ans plus tard dans le but de faire connaître au grand public le contexte dans lequel ces femmes vivent. Il va ainsi transcrire les témoignages de ses femmes dans un recueil illustré par des esquisses, des aquarelles ou des photos : Ténèbres au Paradis – Africaines des Grands Lacs. Il s’est entouré de professionnels dont des spécialistes universitaires et humanitaires, écrivains congolais, belges et français pour retranscrire de la meilleure façon possible ces témoignages.


C’est un livre poignant aux milles couleurs dans lequel on se laisse facilement emporter et qui retranscrit dans le plus profond respect la beauté, la sincérité et la sensibilité de ces récits.


En 2008, Titouan a créé Lysistrata, une association de solidarité internationale afin de prolonger son combat pour la défense des droits des femmes. Son objectif principal est de défendre la dignité et les droits des femmes dans le monde. Elle mène, partout où elle le peut, des actions de solidarité et d'appui notamment pour combattre les violences subies par les femmes en République Démocratique du Congo.
http://www.decitre.fr/livres/tenebres-au-paradis-9782742430970.html?#

Tiana

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