La résilience des femmes africaines sous
différents aspects
Comprendre le terme de "résilience"
La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un choc ou un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire.La résilience serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l'enfance (avant la confrontation avec des faits potentiellement traumatisants) et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l'encadrement médical d'une thérapie.
Les femmes africaines ont cela de particulier, qu’elles ont toujours su trouver leur place au sein de la société en tant que femmes et en tant que mères. C’est souvent dans l’adversité que leurs qualités se révèlent. Parmi ces qualités, on retrouve la résilience, cette capacité à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de tous les aléas du quotidien.
On fait l’hypothèse que les femmes africaines font mieux face aux difficultés de la pauvreté par exemple mais aussi dans des contextes encore plus difficiles comme la guerre ou encore les cataclysmes.
La pauvreté entraîne avec elle toute une multitude de réalités complexes parfois inconcevables. En dehors du fait que 60% de la population pauvre dans le monde est constitué par des femmes, l’image des femmes africaines reflète aussi celle de la lutte contre la misère ambiante dans les pays d’Afrique. Ces femmes sont pourtant les plus résistantes dans la mesure où certaines d’entre elles parcourent des kilomètres pour alimenter leur foyer, nourrir leurs enfants et ce, en deçà de leurs angoisses quotidiennes. Cette faculté exceptionnelle de trouver chaque jour un peu plus d’énergie à aller de l’avant est, en elle même admirable.
En réponse à cette pauvreté, les femmes africaines ont sur faire montre de leur aptitude à relever des défis et à les transformer en opportunités. Aujourd’hui, en Afrique de l’Ouest, les femmes cherchent de plus en plus à gagner de l’argent, non seulement par des activités génératrices de revenus, c’est à dire des emplois informels, partiels, de subsistance, mais également en structurant des filières et en se professionnalisant. Depuis Esther Boserup, on sait que les femmes produisent l’essentiel de l’alimentation dans les familles rurales, deviennent des « soutiens de famille » et développent des activités en transformant les aliments ou objets de consommation courante qu’elles produisaient autrefois au niveau domestique dans le cadre d’une économie monétarisée. C’est une forme de mécanisme de survie pour ces femmes qui se sont parfaitement adapté à leurs conditions de vie difficiles. Elles ont donc triomphé sur la fatalité.
Si l’on se réfère à la définition sociologique de la résilience, les femmes africaines ont la capacité à réussir, à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement, pour la plupart des autres groupes d’individus, le risque grave d’une issue négative allant du désespoir aux tendances suicidaires.
Selon B. Cyrulnik, cette résilience tient dans un message d’espoir, celui selon lequel le malheur n’est pas une destinée et que rien n’est irrémédiablement inscrit car on peut toujours s’en sortir. C’est là encore une fois, une attitude propre à l’état d’esprit des femmes africaines qui souvent subissent plus sensiblement la pauvreté et la misère.
Qu'est-ce que la "pokitude"?
De manière générale l’on sait que les femmes font plus communément partie de ce que l’on appelle des personnes vulnérables car elles sont, sur le plan psychologique, plus exposées aux aléas de l’existence. Les femmes africaines peuvent être considérées comme appartenant à un sous groupe particulier en terme de capacités à résister aux chocs émotionnels.
La plupart des femmes africaines ont grandi dans un environnement et un décor particuliers. Leur éducation est souvent faite par leur famille et leurs modèles sont souvent leurs aînés.
Partant du constat que ce groupe spécifique d’individus, compte tenu de leur rang, de leur éducation, de leur culture et de leur féminité, n’a vraisemblablement jamais eu les mêmes revendications que les femmes de culture occidentale, il apparaît clairement que leurs motivations sont, elles aussi différentes, sinon à l’opposé de celles de ces dernières.
La pokitude entraîne une prise de conscience de sa féminité et de sa beauté africaine, mais au delà de la physiologie, celle-ci se définit comme la capacité à vivre en harmonie avec sa culture africaine, à assumer son identité en gardant comme gouvernails, le courage et la volonté d’affronter toutes les difficultés que l’on peut rencontrer au cours de son existence. La particularité de la « pokitude » est en ce qu’elle n’indique pas seulement une méthode à suivre mais qu’elle est déjà en soi une attitude positive qui permet à la femme africaine de surmonter toutes sortes d’épreuves, non pas en essayant d’oublier le passé mais en se laissant entraîner par la force et la beauté de la vie.
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